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La jeunesse et l'art contemporain.
26 septembre 2021: Changement radical dans mes choix photographiques. Je quitte pour un instant les paysages pour le plonger dans la démarche de jeunes artistes réunis l'espace de quelques jours pour réaliser une œuvre.
C'est à Bletterans, dans un hall d'entrepôt désaffecté, que le Collectif Freed from desire ( Mégane Brauer, Léa Laforest et Anne Claire Jullie) avait invité Léonore Camus Govoroff, Gaétan Duverger, Younyi Guan, Lena Longeray, Alexandre Nicolle et Janna Zhiri à créer une exposition.
Tous ces jeunes sont sortis il y a peu d'écoles d'art. Leur vision artistique est profondément contemporaine, peut-être provocatrice mais surtout novatrice.
J'ai bien conscience que le contenu de ces photos ne plaira pas à tout le monde et c'est dans le cadre d'un reportage pour mon journal que j'ai fait ces clichés.
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Nota : pour ne pas trahir la réflexion des artistes, j'ai retranscrit sous les photos, les textes explicatifs qu'ils ont commis pour nous guider.
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Pour débuter et vous mettre dans l'ambiance, une petite photo d'ensemble. Et ne vous y trompez pas, on est bien en présence d'une exposition des œuvres de jeunes artistes.
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Janna Zhiri : " Fontaine ascendant poisson, fontaine je perds-pieds, boule de cristal où l'avenir est inscrit sur les lignes de pieds et les langues tentacules les caressent à souhait.
Fontaine avec lentilles en train de germer, bientôt vont pousser, les orteils se délectent, poussent de se sentir caresser."
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Léonore Camus Govoroff : " J'ai récolté des objets, des ordures et des instants.
Les couchers de soleil, le chantier du rond-point, les cendres derrière le bâtiment, les vieilles canettes abandonnées, les fruits des buissons, des arbres. Les églantiers qui donnent des baies, sont aussi appelés les rosiers des chiens, je leur ai écrit un poème et fait un autel, allumé des bougies devant mon coucher de soleil. "
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Yunyi Guan : " En manipulant les tissus, je crée des enveloppes qui participent à la mise en forme de mes sculptures et je laisse des espaces de respiration à l'extension de la mousse expansive.
L'écoulement des formes et de la matière sont orientées par la gravité et la verticalité, puis elle continue à couler pendant mon absence. Chaque sculpture est une surprise de mes expérimentations sur la combinaison des matériaux. Les différents tissus sont à la fois des contraintes et à la fois des possibilités de créer des surfaces variées. À travers ce projet, je pars à l'aventure et une recherche tactile avec la matière quasi-vivante. "
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Gaëtan Duverger : " L'installation présentée ici, cherche à rendre hommage à la bagLady à travers son objet symbole la caractérisant : le sac. La bagLady, c'est la figure urbaine de cette femme souvent racisée ne sortant jamais sans son sac de courses. Pendant le temps de la résidence, une attention particulière a été portée à chaque sac avec la pose de chaque petit élément décoratif. "(Nota : ici des étoiles)
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Lena Longeray : " Le crachat de lune est le nom vulgarisé d'une cyanobactérie appelée Nostoc. Le Nostoc recouvre les sols appauvris et agit comme un engrais. Une variété est présente ici sur les bords de la rivière. Cette installation rassemble chant et sculptures. Le public est invité à écrire des vœux, ils seront recouvert par le crachat de la lune qui agira comme un fertilisant.
Ce travail est une interprétation littérale d'une dénomination, une augmentation de son potentiel poétique mais et également considéré comme une proposition de regarder le monde et la nature d'un autre point de vue ; depuis une position où tous les désirs, les vœux et les projets ont de la place pour exister.
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Alexandre Nicolle : " Je suis arrivé sans avoir fait aucune recherche sur Bletterans et ses alentours pour être le plus neutre possible. J'ai passé les deux premières journées à approcher le territoire, relever des éléments du paysage et collecter des informations à propos de la région. J'ai ensuite composé les peintures avec ces éléments , entourées de leurs cadres croûte, référence non dissimulée au pâté croûte, que je crois apprécié dans la région. La peinture quand elle est médiocre, est appelée une croûte, ici une croûte en croûte. Sans autre prétention que rendre compte du temps passé ici et d'inviter à regarder ce qu'on ne voit plus. "
Nota : la première peinture est une allusion à la première rencontre du peintre avec les trois jeunes filles du collectif.
La seconde est le portait d'une tranche de pâté en croûte.
Et la dernière est un clin d'œil à un fromage originaire de la région...
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Bref, une exposition à regarder par le petit bout de la lorgnette pour en décrypter les subtilités qui pourront peut-être échapper à certains. Pour ma part, j'ai aimé cette liberté prise avec le côté traditionnel de l'art conventionnel. Ici, l'intellect du créateur s'est exprimé pour mieux titiller celui du visiteur.
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Rappel : les textes n'engagent que leurs auteurs.
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À bientôt pour retrouver les paysages de mes vacances ou pas.
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Commentaires
bonjour Albert , ah oui bon là je n'aime pas ... même avec tes beaux clichés hi hi hi
enfin il en faut pour tous les gouts hi hi a+
C'est très spécial en effet ! bonjour Albert, je ne suis pas très Art mais je sais apprécier le travail d'autres... pourtant j'avoue que j'ai souvent du mal à comprendre le sens de tout cela. Ce que j'ai aimé c'est ta vision photographique de ce travail, bravo et merci du partage.
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Bon jour Albert,
L'art regroupe les œuvres humaines destinées à toucher les sens et les émotions du public, et je crois être très ouverte dans le domaine artistique.
Pour autant, je n'ai pas été touchée du tout.
Aller, disons que les trois derniers tableaux ont un côté amusant.
Pour tout te dire au départ, j'aurai pu penser à un atelier après le passage de squatteurs.
Mais après tout, peut-être font-ils aussi de l'art.
Bises et bonne journée